En exergue de cet ‚tonnant r‚cit, une histoire juive: "Au mois de juin 1942, un officier allemand s'avance vers un jeune homme et lui dit : "Pardon, monsieur, o— se trouve la place de l'toile?" Le jeune homme d‚signe le c“t‚ gauche de sa poitrine. "Voici, annonc‚ en quelques lignes, ce qui anime le roman: l'ingu‚rissable blessure raciale.
Le narrateur, Rapha‰l Schlemilovitch, est un h‚ros hallucinatoire. · travers lui, en trajets d‚lirants, mille existences qui pourraient ˆtre les siennes passent et repassent dans une ‚mouvante fantasmagorie. Mille identit‚s contradictoires le soumettent au mouvement de la folie verbale o— le Juif est tant“t roi, tant“t martyr et o— la trag‚die la plus douloureuse se dissimule sous la bouffonnerie. Ainsi voyons-nous d‚filer des personnages r‚els ou fictifs : Maurice Sachs et Otto Abetz, L‚vy-Vend“me et le docteur Louis-Ferdinand Bardamu, Brasillach et Drieu la Rochelle, Marcel Proust et les tueurs de la Gestapo fran‡aise, le capitaine Dreyfus et les amiraux p‚tainistes, Freud, Rebecca, Hitler, Eva Braun et tant d'autres, comparables … des figures de carrousels tournant follement dans l'espace et le temps. Mais la place de l'toile, le livre referm‚, s'inscrit au centre exact de la ®capitale de la douleur."